Single Blog

Le Sénégal amorce une transition ambitieuse vers la mobilité électrique, visant à intégrer 37 000 véhicules électriques (VE) d’ici 2030. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de promotion d’une économie verte.

Situation actuelle : un marché en émergence

Actuellement, le parc de véhicules électriques au Sénégal est encore modeste, avec environ 156 unités en circulation et une cinquantaine en cours d’acquisition . Cependant, des projets majeurs témoignent de la volonté du pays de moderniser ses transports. Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, inauguré en mai 2024, en est un exemple emblématique. Ce réseau de bus électriques de 18,3 km, équipé de 144 véhicules articulés, vise à réduire les temps de trajet et la pollution urbaine.

Cadre réglementaire et incitations fiscales

Pour stimuler l’adoption des VE, le gouvernement sénégalais a mis en place un cadre réglementaire inspiré des modèles rwandais et kényan. Des exonérations fiscales, notamment sur les droits d’importation et la TVA, sont prévues pour les véhicules électriques et leurs pièces détachées. Ces mesures pourraient réduire le coût d’achat des VE de 27 % pour les consommateurs . Le coût annuel de ces exonérations est estimé à 9 milliards de FCFA.

Infrastructures de recharge : un défi majeur

Le développement d’un réseau de bornes de recharge est crucial pour soutenir la croissance des VE. Actuellement, le Sénégal dispose de peu de stations de recharge, principalement concentrées à Dakar. Le gouvernement encourage également les investisseurs locaux à participer à l’expansion de cette infrastructure. C’est notamment dans cette optique que la société JIWO a lancé l’application CHARJE qui permet de localiser les bornes, vérifier leur disponibilité en temps réel, lancer une recharge, et payer directement via Orange Money, Wave et cartes bancaires. Cette solution innovante de recharge pour véhicules électriques, alliant technologie et accessibilité vise à accompagner la mobilité électrique au Sénégal et en Afrique.

Projections futures : vers une électrification accrue

L’objectif de 37 000 VE d’ici 2030 représente environ 15 % des nouvelles immatriculations . Pour atteindre cette cible, le Sénégal prévoit d’intensifier les incitations fiscales, de développer les infrastructures de recharge et de promouvoir la fabrication locale de véhicules et de composants. Des initiatives telles que l’assemblage local de VE et la formation de techniciens spécialisés sont envisagées pour renforcer l’écosystème national. 

Défis à surmonter

Malgré ces avancées, plusieurs obstacles subsistent :

• Coût élevé des VE : Même avec les exonérations, les VE restent plus chers que les véhicules thermiques, ce qui peut freiner leur adoption. 
• Manque d’infrastructures : Le réseau de recharge est encore insuffisant, limitant l’utilisation des VE en dehors des grandes villes. 
• Sensibilisation du public : Une meilleure information sur les avantages des VE est nécessaire pour convaincre les consommateurs. 
• Formation technique : Le développement de compétences locales en maintenance et en gestion des VE est essentiel pour soutenir cette transition.

Le Sénégal se positionne résolument sur la voie de la mobilité électrique, avec des objectifs ambitieux et des politiques incitatives. Bien que des défis subsistent, les efforts conjoints du gouvernement, du secteur privé et des partenaires internationaux pourraient faire du pays un leader régional en matière de transport durable.